Sartorius prévoit une croissance rentable en 2024

"2023 a été une année très inhabituelle et difficile pour notre industrie. Le déstockage des clients et d'autres facteurs tels que la très faible demande en Chine ont eu un impact plus long et plus prononcé sur l'activité que prévu initialement. Nous avons donc terminé l'année avec une baisse du chiffre d'affaires, tandis que la rentabilité est restée à un niveau sain et au-dessus de la marque prépandémique en raison d'une base de coûts ajustée. De nombreux clients sont plus avancés dans l'optimisation de leurs stocks. L'activité a donc repris depuis le troisième trimestre et nous nous attendons à ce que cette tendance s'intensifie progressivement au cours de l'année 2024 ", a déclaré Joachim Kreuzburg, PDG de Sartorius.

" L'acquisition du spécialiste des réactifs de transfection Polyplus et l'expansion subséquente de notre plateforme technologique pour des applications sur le marché des thérapies cellulaires et génétiques ont constitué une étape stratégique importante en 2023 ", a encore commenté Joachim Kreuzburg. "Avec nos produits, nous contribuerons de manière substantielle à la mise sur le marché de ces thérapies hautement innovantes et, par conséquent, à leur mise à disposition plus rapide pour les patients. En plus de préparer notre infrastructure de production et de recherche à la croissance organique, nous avons également investi dans la résilience face aux incertitudes géopolitiques, dans le but de continuer à répondre aux normes les plus élevées en matière de fiabilité des livraisons et de qualité des produits dans toutes les régions."

Développement des activités du groupe en 2023

En 2023, la normalisation en cours de la demande après la pandémie et une réduction plus longue que prévu des stocks chez les clients ont entraîné des résultats en demi-teinte et de nombreux ajustements des prévisions dans l'ensemble de l'industrie des sciences de la vie. Selon les chiffres préliminaires, le chiffre d'affaires du Groupe Sartorius a diminué de 16,6 % à taux de change constants (prévisions : environ -17 % ; données publiées : -18,7 %) pour atteindre 3 396 millions d'euros, alors que l'année précédente avait été marquée par des effets extraordinaires positifs liés au Covid-19. Ce chiffre comprend une contribution à la croissance des acquisitions d'environ 1,5 point de pourcentage. Si l'on exclut les activités liées à la pandémie, la baisse à taux de change constants est d'environ 12 %. Les prises de commandes ont baissé de 21,5 % à taux de change constants (rapporté : -23,5 %) pour atteindre 3 067 millions d'euros.

Comme prévu, la faiblesse générale du marché a affecté toutes les régions commerciales. En raison de l'arrêt des activités avec les clients russes, la région EMEA, qui représente environ 39 % des activités du groupe, a vu son chiffre d'affaires diminuer de 14,4 %. Le chiffre d'affaires de la région Amériques a baissé de 14,9 % et représente environ 38 % du total du groupe. Dans la région Asie-Pacifique, en particulier, la faiblesse prononcée du marché en Chine a eu un impact significatif, avec un revenu des ventes en baisse de 22,1 pour cent. La région représentait environ 23 % du total.

Les bénéfices du groupe, mesurés par l'EBITDA sous-jacent, ont diminué de 31,7 % pour atteindre 963 millions d'euros entre janvier et décembre, principalement en raison des effets du volume et de la gamme de produits. La marge bénéficiaire qui en résulte est de 28,3 % (prévisions : légèrement supérieure à 28 %), contre 33,8 % l'année précédente. Les effets de prix du côté de l'approvisionnement et des clients se sont largement compensés.

Le bénéfice net correspondant s'est élevé à 339 millions d'euros, contre 655 millions d'euros l'année précédente. Le bénéfice sous-jacent s'élève à 4,94 euros (9,57 euros l'année précédente) par action ordinaire et à 4,95 euros (9,58 euros l'année précédente) par action préférentielle.

Au 31 décembre 2023, Sartorius employait environ 14 600 personnes dans l'ensemble du groupe, contre un peu moins de 16 000 à la fin de l'année précédente. Cette réduction résulte principalement de l'expiration de contrats de travail à durée déterminée et de départs naturels.

Indicateurs financiers clés

Suite à l'acquisition de Polyplus, le ratio de fonds propres a diminué comme prévu pour atteindre 28,3 % au 31 décembre 2023 (31 décembre 2022 : 38,1 %). Le ratio de la dette nette sur l'EBITDA sous-jacent s'est établi à 5,0 (31 décembre 2022 : 1,7). Le flux de trésorerie net d'exploitation a atteint 836 millions d'euros, contre 734 millions d'euros l'année précédente. Malgré la baisse des bénéfices, l'augmentation a été réalisée principalement grâce à l'optimisation du fonds de roulement, comme prévu. Alors que Sartorius avait systématiquement augmenté ses stocks en 2022 et les années précédentes pour garantir sa capacité d'approvisionnement compte tenu des chaînes d'approvisionnement temporairement limitées, la réduction des stocks a commencé comme prévu en 2023. À 560 millions d'euros, les dépenses d'investissement ont été à peu près équivalentes à celles de l'année précédente (523 millions d'euros), tandis que le ratio des dépenses d'investissement par rapport au chiffre d'affaires s'est élevé à 16,5 %, contre 12,5 % en 2022.

Développement commercial de la division Bioprocess Solutions

Dans la division Bioprocess Solutions, qui propose un large éventail de technologies innovantes pour la fabrication de produits biopharmaceutiques et de vaccins, ainsi que de thérapies cellulaires et géniques, le chiffre d'affaires s'est établi à 2 678 millions d'euros en 2023, soit une baisse de 17,6 pour cent à taux de change constants (prévisions : environ -18 pour cent ; données publiées : -19,5 pour cent) et, conformément aux attentes, un niveau inférieur à celui, élevé, de l'année précédente. Ce chiffre comprend une contribution à la croissance des acquisitions d'environ 2 points de pourcentage. Si l'on exclut les activités liées à la pandémie, la baisse en monnaies constantes est légèrement supérieure à 12 %. Les principaux facteurs de ce ralentissement sont le déstockage des clients qui a commencé après la fin de la pandémie et qui dure plus longtemps que prévu, dans certains cas en raison de niveaux de production relativement bas, l'arrêt en grande partie des activités avec les clients russes et une activité d'investissement globalement modérée de la part des clients, principalement en Chine et aux États-Unis.

L'environnement de marché temporairement plus faible s'est reflété encore plus clairement dans les prises de commandes, qui ont diminué de 21,1 % à taux de change constants (rapporté : -23,0 %) pour atteindre 2 404 millions d'euros. Conformément aux progrès réalisés par les clients dans la réduction de leurs stocks, les affaires ont commencé à se redresser à la fin du troisième trimestre, de sorte que les prises de commandes ont été légèrement supérieures au chiffre d'affaires au quatrième trimestre.

L'EBITDA sous-jacent de la division a diminué pour atteindre 782 millions d'euros en raison de l'évolution des volumes et des effets de la gamme de produits, ce qui s'est traduit par une marge de 29,2 % (prévisions : légèrement supérieure à 29 % ; année précédente : 35,7 %).

Développement des activités de la division Lab Products & Services

La division Lab Products & Services, spécialisée dans la recherche en sciences de la vie et les laboratoires pharmaceutiques, a enregistré un chiffre d'affaires de 718 millions d'euros, soit une baisse de 12,7 % à taux de change constants par rapport au niveau élevé de l'année précédente (prévisions : environ -13 % ; données publiées : -15,4 % ;). Si l'on exclut les activités liées au Covid-19, le chiffre d'affaires a baissé d'un peu moins de 11 % à taux de change constants. Dans la division, qui génère une part importante de son chiffre d'affaires avec des instruments de laboratoire et de bioanalyse de haute qualité, la baisse marquée des investissements dans les systèmes de bioanalyse haut de gamme, en particulier dans les laboratoires pharmaceutiques en Chine et aux États-Unis, a eu un impact décisif sur la marche des affaires au cours du second semestre.

L'effet modérateur de ces facteurs a été encore plus prononcé sur les prises de commandes, qui s'élevaient à 663 millions d'euros en 2023 (en monnaies constantes : -22,7 pour cent ; rapporté : -25,1 pour cent), alors que les activités de la division des laboratoires ont également légèrement repris au cours du quatrième trimestre et que les prises de commandes ont légèrement dépassé le chiffre d'affaires au cours du quatrième trimestre.

L'EBITDA sous-jacent de la division a diminué pour atteindre 180 millions d'euros. Avec 25,1 % (prévisions : légèrement supérieures à 25 %), la marge correspondante est légèrement inférieure à celle de l'année précédente (26,2 %).

Prévisions pour l'exercice 2024

Compte tenu de la légère reprise de la demande depuis la fin du troisième trimestre 2023 et des perspectives de marché prévues par les observateurs du secteur, Sartorius s'attend à une croissance rentable en 2024 et au-delà. En raison des mesures d'optimisation des stocks chez les clients qui ne sont pas encore totalement achevées, l'entreprise prévoit que la dynamique commerciale augmentera progressivement au cours de l'année, ce qui se traduira par un premier semestre 2024 plutôt modéré. En outre, la performance commerciale pourrait également être affectée par l'augmentation des tensions géopolitiques et les ralentissements économiques dans certaines régions.

Dans ce contexte de tendances de marché encore quelque peu instables et donc de visibilité limitée, la direction prévoit une augmentation du chiffre d'affaires du groupe dans une fourchette moyenne à élevée à un chiffre, avec une contribution non organique représentant environ 1,5 point de pourcentage. En termes de rentabilité, la direction prévoit que la marge EBITDA sous-jacente augmentera pour atteindre un peu plus de 30 %, contre 28,3 % l'année précédente. À environ 13 %, le rapport entre les dépenses en capital et le chiffre d'affaires devrait être inférieur au chiffre de 16,5 % prévu pour 2023. Si l'on exclut d'éventuelles mesures d'investissement et/ou acquisitions, le ratio de la dette nette par rapport à l'EBITDA sous-jacent devrait se situer aux alentours de 4.

Pour la division Bioprocess Solutions, la direction s'attend à une poursuite progressive de la reprise de la demande et à une augmentation du chiffre d'affaires d'un pourcentage moyen à élevé à un chiffre, y compris une contribution des entreprises acquises d'environ 2 points de pourcentage. La marge EBITDA sous-jacente devrait être supérieure à 31 %, contre 29,2 % l'année précédente. La rentabilité supérieure à la moyenne de l'activité Polyplus aura un effet légèrement positif sur l'évolution de la marge.

Les activités de la division Lab Products & Services dépendent dans une certaine mesure de la conjoncture économique et d'une série d'indicateurs qui indiquent actuellement un développement modéré dans les principales régions économiques. Dans ce contexte et malgré les tendances à la reprise observées, la direction prévoit une augmentation modérée du chiffre d'affaires dans une fourchette basse à un chiffre et une marge EBITDA sous-jacente autour du niveau de l'année précédente, à savoir 25,1 %.

"En plus de nous concentrer sur la satisfaction des clients, l'innovation et la croissance organique, nous nous attacherons à réaliser de nouveaux gains d'efficacité et à générer des liquidités importantes afin de réduire rapidement l'effet de levier de la dette qui a atteint un niveau élevé à la suite de l'acquisition de Polyplus. Afin de réduire encore plus rapidement l'effet de levier tout en maintenant une flexibilité stratégique, nous continuons également à envisager des mesures potentielles sur les fonds propres, sous réserve des conditions du marché, en visant par exemple une réduction de l'effet de levier d'environ un tour", a déclaré M. Kreuzburg.

Perspectives à moyen terme jusqu'en 2028

Sartorius a l'intention de poursuivre sa croissance rentable à long terme et espère croître plus rapidement que le marché. Selon les nouveaux objectifs à moyen terme, le Groupe prévoit d'atteindre une croissance annuelle moyenne à deux chiffres sur la période de cinq ans allant jusqu'en 2028, dont un cinquième environ devrait provenir d'acquisitions. La marge EBITDA sous-jacente devrait également augmenter et atteindre environ 34 % en 2028. Les objectifs de marge comprennent des dépenses d'environ 1 % du chiffre d'affaires du groupe pour des mesures visant à réduire l'intensité des émissions de_CO2 de l'entreprise.

En ce qui concerne ses deux segments, Sartorius s'attend à ce que la division Bioprocess Solutions connaisse une croissance annuelle moyenne de l'ordre de 10 % entre aujourd'hui et 2028, avec une marge bénéficiaire sous-jacente d'environ 36 %. La division Lab Products & Services devrait connaître un taux de croissance annuel moyen à un chiffre, avec une marge de 28 % en 2028.

"Nos objectifs restent ambitieux car nous nous sommes placés dans une position très compétitive et nous nous attaquons à un marché dont les moteurs de croissance fondamentaux sont inchangés, forts et durables", a déclaré M. Kreuzburg. "Les nouvelles modalités en plein essor, telles que les thérapies cellulaires et géniques, qui peuvent souvent être utilisées pour traiter des maladies auparavant incurables, jouent un rôle de plus en plus important. Dans ce contexte, le besoin d'innovation est plus pressant que jamais, tout comme les efforts de nos clients pour rendre leurs processus plus rapides, plus efficaces et plus rentables. Grâce à notre portefeuille de produits large et différencié, nous sommes en excellente position pour aider nos clients dans ce domaine".

"Outre nos objectifs de croissance financière, nous poursuivons un programme ambitieux en matière de développement durable : D'ici à 2030, nous avons l'intention de réduire l'intensité de nos émissions de_CO2 d'environ 10 % par an en moyenne, de réduire à zéro toutes les émissions directes et indirectes évitables provenant de l'énergie achetée, et d'utiliser 100 % d'électricité renouvelable. D'ici 2045, notre objectif est de parvenir à des émissions nettes nulles. En outre, nous travaillons sur plusieurs initiatives visant à utiliser les matériaux de manière efficace et à promouvoir les cycles circulaires des matériaux", a poursuivi M. Kreuzburg.