Deux jeunes chercheurs deviennent développeurs de produits
"Empa Entrepreneur Fellowship" décerné
Andrea Six, Empa
L'"Empa Entrepreneur Fellowship" est attribuée à des chercheurs de l'Empa qui souhaitent créer une start-up sur la base de leurs recherches. Cette année, deux jeunes scientifiques bénéficient d'une telle bourse. Pendant un an, ils vont développer les résultats de leurs recherches pour en faire des produits hautement innovants.
Chargement rapide, longue durée de vie
Le premier "Entrepreneur Fellowship" est attribué à Abdessalem Aribia. Dans le cadre de son doctorat sous la direction d'Ayodhya N. Tiwari, professeur à l'EPF de Zurich et directeur du laboratoire "Laboratory for Thin Films and Photovoltaics" de l’Empa, et sous la supervision de Yaroslav Romanyuk, chef de groupe au sein du laboratoire, il a travaillé sur une batterie solide à base de lithium métal qui présente plusieurs avantages importants par rapport aux batteries traditionnelles.
Abdessalem Aribia et son partenaire Moritz Futscher, postdoctorant au laboratoire "Laboratory for Thin Films and Photovoltaics" de l’Empa, développent des batteries dites à l'état solide en couches minces. Certes, ces batteries ne sont pas une invention récente. Les chercheurs ont toutefois mis au point un nouveau procédé pour empiler des cellules de quelques micromètres d'épaisseur afin d'obtenir des batteries plus grandes et plus performantes. En outre, ils ont fabriqué leurs batteries pour la première fois avec la méthode de haute précision du revêtement sous vide. Ce procédé ne nécessite pas de solvants toxiques, comme c'est le cas dans la fabrication traditionnelle des piles.
Mais la nouvelle batterie ne présente pas seulement un meilleur bilan écologique, elle est aussi beaucoup plus durable et peut être rechargée très rapidement. De plus, elle est ininflammable et donc nettement plus sûre que les batteries lithium-ion traditionnelles. "On pourrait couper notre batterie en deux. La seule chose qui se passerait alors, c'est que vous auriez une batterie deux fois moins bonne", explique Abdessalem Aribia.
Selon Abdessalem Aribia et Moritz Futscher, les applications possibles de leur batterie sont les appareils sophistiqués tels que les robots, les drones et les satellites, mais aussi l'électronique grand public comme les smartwatches. Pour Abdessalem Aribia, l'année de fellowship sera surtout consacrée à la mise à l'échelle de la batterie. "Une batterie de cinq centimètres de diamètre avec deux ou trois couches pourrait déjà être utilisée dans les premiers appareils", explique Abdessalem Aribia.
En fait, le jeune chercheur n'a jamais eu pour objectif de créer une start-up. "Mais je crois fermement que ce produit peut apporter une réelle valeur ajoutée", dit-il. Depuis qu'il a reçu la bourse, il a déjà suivi plusieurs cours et coachings sur la création d'entreprise.
Des aimants minuscules pour le traitement du cancer
Une autre "Entrepreneur Fellowship" est attribuée cette année à Subas Scheibler. Il travaille dans les laboratoires Empa "Magnetic and Functional Thin Films" à Dübendorf et "Particles Biology Interactions" à Saint-Gall ainsi que dans le "Nanoparticle Systems Engineering Lab" à l'EPF de Zurich. Ses travaux de recherche se concentrent sur l'interface de ces disciplines, en particulier sur les couches minces magnétiques comme base pour la fabrication de nanoparticules et leurs applications dans le domaine biomédical.
Les nanoparticules sont nécessaires pour le traitement par hyperthermie, dans lequel les tumeurs sont chauffées jusqu'à 45 degrés à l'aide de nanoparticules appliquées et d'un champ magnétique, ce qui provoque leur mort. Cela permet de traiter efficacement les tumeurs difficiles à atteindre à l'intérieur du corps ainsi que les tumeurs très ramifiées comme celles du glioblastome dans le cerveau.
Subas Scheibler, qui termine actuellement sa thèse de doctorat à l'Empa et à l'ETH Zurich, souhaite faire avancer des applications innovantes dans le traitement du cancer. Il a obtenu la bourse pour parvenir à une production industrielle de nanoparticules magnétiques par des procédés en couches minces. "Les étapes importantes vers l'application clinique de cette nouvelle technologie sont maintenant, entre autres, de démontrer la possibilité d'une production industrielle et la compatibilité des nanoparticules avec les cellules saines", explique Subas Scheibler, chercheur à l'Empa.
En 2021 déjà, le jeune chercheur a remporté le "Pitching-Contest" dans le "Business Concept Kurs" d'Innosuisse. Avec ses mentors et des partenaires industriels, il va maintenant travailler à la création d'une start-up.
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