Les nanodiamants peuvent être activés comme photocatalyseurs par la lumière du soleil
Ces matériaux peu coûteux pourraient être la clé d'un traitement ultérieur du CO₂ en hydrocarbures précieux grâce à la lumière du soleil à l'avenir.
T. Kirschbaum / HZB
Les matériaux en nanodiamant ont un grand potentiel en tant que catalyseurs. Les nanoparticules de carbone, peu coûteuses, offrent de très grandes surfaces par rapport à leur volume. Cependant, pour accélérer de manière catalytique les réactions chimiques dans un milieu aqueux, les électrons du catalyseur doivent entrer en solvatation, ce qui nécessite dans les matériaux en diamant pur une lumière UV à haute énergie pour l'excitation. D'autre part, les tailles extrêmement petites des nanoparticules permettent de créer de nouveaux états moléculaires à la surface des nanodiamants qui absorbent également la lumière visible.
Des surfaces différentes
Dans le cadre du projet DIACAT, une équipe du HZB a étudié différentes variantes de matériaux en nanodiamant lors de l'excitation par la lumière et a analysé les processus avec une résolution temporelle extrêmement élevée. Des échantillons de nanodiamant avec différentes chimies de surface ont été produits par le groupe du Dr Jean-Charles Arnault, CEA, France et du Prof. Anke Krueger, maintenant à l'Université de Stuttgart. Les nanoparticules différaient par leurs surfaces, qui contenaient des quantités différentes d'atomes d'hydrogène ou d'oxygène.
L'hydrogène aide - et le carbone de type fullerène aussi
"L'hydrogène présent à la surface facilite l'émission d'électrons", explique le Dr Tristan Petit, expert en nanodiamant au HZB. "Parmi les nombreuses variantes, nous avons découvert qu'une certaine combinaison d'hydrogène et de carbone de type fullerène à la surface des nanoparticules était idéale", ajoute-t-il.
Excitations laser ultrarapides
Dans le Laserlab de HZB, ils ont étudié des dispersions aqueuses de nanodiamant avec différentes terminaisons de surface telles que l'hydrogène, -OH ou -COOH après les avoir excitées avec des impulsions laser ultrarapides. "Nous avons pu mesurer expérimentalement le comportement exact du profil d'absorption avec différentes longueurs d'onde d'excitation dans la gamme UV à 225 nm et avec une lumière bleue dans la gamme visible à 400 nm", explique le Dr Christoph Merschjann, HZB.
Picosecondes après l'excitation
"Nous voulions savoir ce qui se passe dans les premières picosecondes cruciales après l'excitation par la lumière, car c'est le moment où un électron quitte la surface et passe dans l'eau", explique Merschjann. L'équipe théorique dirigée par le Dr Annika Bande a contribué à la modélisation avec la théorie de la fonction de la densité pour interpréter les spectres. Les données ont montré, comme prévu, que la lumière UV amène les électrons dans la solution pour tous les échantillons, mais pour les échantillons dont la surface était recouverte de carbone de type fullerène, ce résultat a également été obtenu avec la lumière visible.
La lumière bleue peut fonctionner
"Dans ce travail, nous montrons - pour la première fois à notre connaissance - que l'émission d'électrons solvatés à partir de nanodiamants dans l'eau est possible avec la lumière visible !", résume Petit. C'est un pas décisif vers l'ouverture des matériaux nanodiamants comme photocatalyseurs. Ces matériaux peu coûteux et exempts de métaux pourraient être une clé pour transformer à l'avenir leCO2 en hydrocarbures précieux grâce à la lumière du soleil, ou même pour convertir le N2 en ammoniac.
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